C’est la première fois que je vous parle directement, donc bonjour les gens, c’est le deuxième humain, ravi de faire votre connaissance !
Avec Matthieu on a eu une grosse frayeur il y a quelques semaines, vous avez du voir sa vidéo sur le sujet, mais grosso modo on a appris que depuis environ 2 deux ans il fait de l’insuffisance corticotrope, et donc qu’il était en train de mourir tout doucement sans qu’on s’en rende compte.
Ça fait un peu bizarre je vous cache pas.
La réalisation s’est faite petit à petit, déjà après le rendez-vous chez l’endocrino, quand elle a rappelé le soir même en disant « il y a un problème avec le cortisol, dès demain matin il faut prendre un traitement, dès demain matin c’est très important, c’est vraiment TRÈS important que ça traîne pas, ça doit commencer demain matin ». Contre toute attente je me suis pas dit que quelque chose clochait, ça m’a semblé être la routine, et pendant les deux-trois semaines on l’a traité comme ça, comme quelque chose de basique, juste un médicament en plus pour ce que ça change.
Puis deuxième aller-retour à l’hôpital, cette fois-ci pour une hospitalisation de quelques jours (là non plus ça m’a pas mis la puce à l’oreille, je me suis juste dit que c’était plus pratique de garder Matthieu plusieurs jours pour pouvoir faire un check-up complet), où l’endocrino a enfin tout expliqué : il y a deux hormones vitales dans le corps, et le cortisol c’est une de ces deux hormones, donc sans cortisol on reste pas en vie quoi.
A ce moment tout le déni du monde n’était pas suffisant pour ignorer ce qu’il se passait, donc j’ai enfin compris (youhou), mais je suis resté assez détaché. Ok il a failli mourir. Ok il y a un nouveau traitement. Ok il faut apprendre à faire des piqûres pour au cas où. Bon la piqûre ça m’a fait un peu peur parce que je m’imaginais à devoir trouver une veine, mais c’est de la sous-cutanée donc ça va, c’est le mode facile de la piqûre.
J’étais en « mode crise », je me disais juste qu’il fallait que je gère la situation, et que j’aurais le temps d’y penser après, donc sur le coup ça a été.
C’est dans les jours qui ont suivi que ça a commencé à être compliqué, déjà parce que Matthieu était à l’hôpital et moi non, donc on ajoute à la super nouvelle une petite séparation bien sympathique, mais aussi parce que j’avais enfin le temps d’y penser. Entre deux coups d’aspirateur « oh merde il était en train de crever », en bossant « attends mais ça servait à rien que je lui dise de se reposer, son état allait jamais s’arranger », « il a failli mourir » « j’ai failli être veuf à même pas 25 ans ».
Et surtout ce qui m’a fait le plus bizarre, c’est qu’avant de savoir tout ça, parfois j’avais l’impression d’être en train de le perdre, des moments où il allait vraiment mal et était incapable de me répondre, mais où à chaque fois je me disais « mais non, c’est pas possible ».
Et merde, j’avais aucune raison d’écouter cette impression, mais j’aurais du l’écouter. J’aurais du me dire que quelque chose clochait.
Quelque chose qui m’a fait du bien et beaucoup frustré en même temps, c’est d’en parler avec des proches. Déjà ça m’a aidé parce que j’ai pu extérioriser tout ça, vous même vous savez. Mais ça m’a frustré parce que quasiment à chaque fois les gens essayent d’être rassurant·es, ce que je comprends totalement, dans la même situation je ferais clairement la même chose, mais entendre « il y a un traitement maintenant, c’est déjà ça, ça va s’améliorer » c’est sympa au début mais quand c’est la cinquième fois ça commence à être juste redondant et à donner l’impression que c’est pas si grave ce qu’il s’est passé, comme si il fallait directement passer à autre chose.
Alors que non, ça prend du temps.
Il y a eu quelques semaines où de temps en temps de manière aléatoire j’y pensais, je me disais « merde c’est vrai » puis j’essayais de passer à autre chose, puis on en a beaucoup parlé, donc ça a aidé à s’habituer à l’idée.
J’ai l’impression que maintenant ça va. Par contre quand Matthieu est incapable de me répondre ou a l’air « vide » je flippe beaucoup plus qu’avant, y a pas de « mais c’est pas possible voyons ».
Ce fut un peu court mais j’espère que ça vous a plu comme article ! Si c’est le cas n’hésitez pas à aller sur le utip de Matthieu, ça nous aidera tous les deux comme on habite ensemble. (on est amoureux)
Salut Deuxième Humain.
Je te comprend très très bien, j’ai failli mourir en août 2018, enfin non j’aurai normalement du être morte d’une crise cardiaque.
Pas que j’ai un problème au cœur, non je n’avais tout simplement plus assez de sang.
Sachant que j’ai fait un déménagement dans ses conditions, les médecins n’en revenait tout simplement pas.
Les médecins m’ont juste dis : « Vous savez, vous avez de la chance car normalement vous seriez morte d’une crise cardiaque. ».
Et quand j’en ai parlé autour de moi, les gens n’ont fait que minimiser ce qui aurait du normalement m’arriver en disant :
« Les gens : Oh mais c’est bon, on t’as transfuser donc ça va.
Moi: Non, ça va pas j’ai failli mourir bordel.
Les gens : Oh, mais ça va, t’en toute une montagne pour pas grand chose. T’est en vie alors, ça va » .
Ça SOÛLE, par ce que justement on à besoin d’en parler pour digérer tout ça.
Et du coup, ben je n’en parle pas, car ça ne sert a rien avec ces personnes la.
Je vient de rendre compte à l’instant T que c’est la première fois que j’en parle a une personne en dehors de mon entourage.
Pfiou. C’est chaud de se dire qu’on à failli crever ou qu’on a faillie perdre quelqu’un.
Merci pour ton article et gros calins virtuels à tous les quatre si consentis (oui, les patates aussi),
Salut 2ème humain ! J’imagine que ça n’a pas du être très facile à vivre pour toi non plus, psychologiquement. Je pense aussi que « minimiser » et passer direct à autre chose n’est pas toujours bon, car un jour ça ressort en pire parfois, donc prendre le temps de se remettre de cette nouvelle, en parler et digérer est important, même si maintenant il y a un traitement et que Matthieu devrait aller mieux (j’espère vraiment en tout cas). Je ne sais pas si tu as des personnes avec qui tu peux en parler sans filtre autant que tu veux, sans trop de conséquence, que ce soit une personne de ton entourage, un thérapeute ou je ne sais qui, mais j’espère que tu as un exutoire comme ça. Evidemment, je ne connais rien de toi, 2ème humain, mais je suis à peu près sur que tu es une bonne personne, ayant des émotions et des sentiments, et c’est important que tu prennes soin de toi aussi (mon petit doigt me dit que tu as peut-être plus de facilité à prendre soin de Matthieu ou d’autres gens que tu aimes parfois, ce qui est génial, mais ne te néglige pas non plus ;) )
J’espère que 2020 sera un peu plus douce pour Matthieu et toi et je pense fort à votre petite famille, lapins et plantes compris ! Prenez toustes soin de vous :)
Merci pour ton article deuxième humain !