J’ai mis deux jours à écrire cet article puis le relire, alors quand je dis « ce matin », on n’est plus vraiment « ce matin ». Mais j’ai gardé cette formulation parce que c’est bien plus pratique et fluide, et que « ce matin » peut malheureusement être n’importe quel matin en ce moment.
Cela va bientôt faire deux semaines que la vie est très compliquée. Aujourd’hui, c’était vraiment dur. Et je pense qu’écrire un peu sur cette journée absolument pourrie et injuste me ferait du bien.
Ça n’est pas non plus comme si mon quotidien habituel était fait de pétales de fleurs qui ne fanent jamais et de petits oiseaux qui chantent en virevoltant gracieusement autour de moi, mais j’arrive en général à faire avec ce que j’ai et à me bricoler un quotidien qui me convient un minimum. J’ai mal, chaque jour qui passe, ça ne change pas. La douleur prend différentes formes, plus ou moins supportables, plus ou moins acceptables, mais elle est toujours là. En particulier, ces deux derniers mois, mon système digestif m’en fait voir de toutes les couleurs. Merci la morphine sans qui je serais en permanence un petit tas de larmes et de tremblements incontrôlables. C’est quelque chose de particulièrement fantastique, d’avoir une maladie chronique qui impacte absolument tout ton corps : on trouve la solution à un problème, on le stabilise du mieux qu’on peut, tu te dis que ton état va s’améliorer mais non ! Surprise ! Ton corps trouve encore une façon de tomber en miettes. Mais même avec ce système digestif qui ne veut pas fonctionner et m’a fait découvrir les urgences de ma ville il y a deux semaines, j’arrivais à peu près à faire ce que je voulais. Une partie ce que je voulais. Un petit bout.
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