Je n’en peux plus de me reposer

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Cet article m’a pris plusieurs semaines à écrire, petit bout par petit bout, au fur et à mesure. Il n’est pas forcément très positif, mais parle de l’importance du repos, mais aussi de son aspect frustrant, et donne un bon aperçu de mes derniers mois.


Épuisement

Ma tête tourne. Mon corps est amorphe. Mon cerveau en train de fondre. Mes yeux ont du mal à rester ouverts. Mes doigts glissent sur le clavier sans réussir à appuyer correctement sur les touches. Je dois m’y reprendre tant de fois pour arriver à enfin écrire une phrase entière, sans lettre manquante ou de trop. Quand j’arrive à ce stade d’épuisement, mon corps se met à trembler à la moindre sollicitation : c’était très effrayant, au début, de sentir mes mouvements m’échapper et alors que je faisais de mon mieux pour garder au moins un semblant de contrôle. Maintenant je sais que ça ne sert à rien de vouloir retenir ces gestes saccadés, je risque juste de me blesser et d’avoir mal encore plus, de ne jamais récupérer et surtout d’alimenter ce cercle vicieux de l’épuisement. Plus je suis à bout, plus une action me demande de l’énergie. Que je n’ai pas. Alors je force et je force pour faire le minimum et je m’épuise et je m’épuise pour vivre un petit peu.
Quand je tremble, je dois arrêter. C’est dur, ça me semble même impossible, mais c’est nécessaire. Indispensable.

Je vois aussi dans le regard de mon compagnon que c’est compliqué pour lui de me voir aussi mal, de ne rien pouvoir faire d’autre qu’attendre et espérer que le mieux arrive. S’il arrive.
Un jour j’écrirai à ce sujet, j’en parlerai dans un article ou une vidéo : voir la personne que tu aimes s’inquiéter pour toi et vouloir que tu te reposes entièrement, alors que de ton côté tu as envie et besoin de continuer à faire et vivre, même si tu dois forcer et avoir si mal, c’est un dilemme tout particulier. Surtout quand tu sais pertinemment qu’iel aurait plutôt raison, plus que tu ne voudrais l’admettre. Tu as tendance à trop forcer même quand ton corps est à bout et que ton esprit ne suit plus du tout -et au point où tu en es c’est vraiment léger de dire que c’est une tendance. Tu sais que dans un monde idéal tu devrais arrêter et récupérer, tu sais que dans un monde idéal tu en aurais la possibilité et que tout irait mieux. Que tu irais mieux. Tu es partagé, déchiré entre deux options qui sont loin d’être idéales. Tiraillé d’un côté par cette nécessité de repos, cette fatigue et ces douleurs que tu entends hurler dans tout ton être, le regard inquiet de ton partenaire qui sait que plus tu forces moins tu iras bien mais qui ne peut rien y faire. Et d’un autre côté ton besoin de continuer à vivre, de faire des choses qui te font plaisir mais aussi, et surtout, de continuer à travailler parce que tu dois payer ton loyer, parce que tu dépends de ce revenu. Tout s’emmêle et se mélange ; tu restes au milieu, perdu.

Tu es épuisé et rien n’y fait, tu dois juste attendre et espérer qu’un jour tu ailles mieux, sans même savoir si ce jour arrivera vraiment. Et c’est peut-être ça qui te pousse à encore et toujours forcer sans réussir à t’arrêter et te reposer pour de bon : pourquoi faire attention si tu sais pertinemment que tu n’iras jamais mieux ?

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Plein de ressources LGBTI+ !

Mercredi est sortie une vidéo qui parle de coming-out, plus précisément une vidéo dans laquelle je te donne cinq conseils pour faire ton (ou plutôt tes) coming-out à ton entourage. J’ai demandé aux personnes qui me suivent sur mes réseaux sociaux de partager les ressources LGBTI+ qu’iels connaissent, que ce soit des événements, des assos, des groupes facebook, des serveurs discord… voici une liste complète de tout ce qui est ressorti ! Si tu connais d’autres ressources, n’hésite pas à les poster en commentaire et je les ajouterai à la liste. Tu peux également partager cet article et liste autour de toi pour permettre aux personnes qui ont besoin de trouver leur(s) communauté(s) et former des liens avec d’autres personnes LGBTI+.


🇫🇷 France

🏠 Lieux

🍵 Événements

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(encore) une journée de crise

J’ai mis deux jours à écrire cet article puis le relire, alors quand je dis « ce matin », on n’est plus vraiment « ce matin ». Mais j’ai gardé cette formulation parce que c’est bien plus pratique et fluide, et que « ce matin » peut malheureusement être n’importe quel matin en ce moment.

Cela va bientôt faire deux semaines que la vie est très compliquée. Aujourd’hui, c’était vraiment dur. Et je pense qu’écrire un peu sur cette journée absolument pourrie et injuste me ferait du bien.

Ça n’est pas non plus comme si mon quotidien habituel était fait de pétales de fleurs qui ne fanent jamais et de petits oiseaux qui chantent en virevoltant gracieusement autour de moi, mais j’arrive en général à faire avec ce que j’ai et à me bricoler un quotidien qui me convient un minimum. J’ai mal, chaque jour qui passe, ça ne change pas. La douleur prend différentes formes, plus ou moins supportables, plus ou moins acceptables, mais elle est toujours là. En particulier, ces deux derniers mois, mon système digestif m’en fait voir de toutes les couleurs. Merci la morphine sans qui je serais en permanence un petit tas de larmes et de tremblements incontrôlables. C’est quelque chose de particulièrement fantastique, d’avoir une maladie chronique qui impacte absolument tout ton corps : on trouve la solution à un problème, on le stabilise du mieux qu’on peut, tu te dis que ton état va s’améliorer mais non ! Surprise ! Ton corps trouve encore une façon de tomber en miettes. Mais même avec ce système digestif qui ne veut pas fonctionner et m’a fait découvrir les urgences de ma ville il y a deux semaines, j’arrivais à peu près à faire ce que je voulais. Une partie ce que je voulais. Un petit bout.

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6 conseils pour survivre aux fêtes de fin d’année

Cet article est la version écrite de la vidéo qui porte le même nom : 6 conseils pour survivre aux fêtes de fin d’année. Il reprend les nombreux conseils que j’aborde à l’oral, pour les personnes qui préfèrent les articles de blogs. Voici donc mes six astuces pour que ta période des fêtes soit la moins éprouvante possible.


Faire des choix

Il faut que tu apprennes à dire non et que tu fasses passer ta santé en priorité.

Ça n’est pas évident et tu vas réussir petit à petit, ça ne sert à rien de t’en vouloir et de te culpabiliser si tu n’y arrives pas du premier coup : année après année ce sera de plus en plus simple. Ce qui peut aussi t’aider, c’est d’être entouré par des gens qui font attention à eux de la même façon. C’est tout de suite bien plus compliqué quand autour de nous tout le monde force, au détriment de leur santé.

Il n’est pas possible de tout faire, surtout si tu as beaucoup de propositions dans tous les sens, que ce soit des différentes parties de ta famille, de ta belle-famille, de ta famille éloignée, de tes différent-es ami-es ou groupes d’ami-es…

Pour t’aider à faire tes choix, voici plusieurs choses auxquelles tu dois réfléchir :

  • avec qui tu as envie d’être durant cette période
  • qui est-ce tu peux voir uniquement à ce moment de l’année
  • qui saura mieux respecter tes besoins et ta fatigabilité
  • quel événement sera le moins épuisant et le plus accessible
  • quel rythme tu peux et veux tenir, plusieurs petites fêtes ou une grande ?

La décision finale est la tienne, c’est à toi de voir à qui dire oui et à qui dire non. Dans certains cas, c’est même possible de dire “peut-être” et de voir les modalités de ce “peut-être” avec la personne qui reçoit chez elle.

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